La MacMindfulness

De nombreux auteurs, méditants de longue date, moines bouddhistes et instructeurs alertent le débutant sur le risque de dénaturation de la méditation. Pour qualifier cette récupération par le monde marchand d’une pratique profonde et vaste, on parle de « Mcmindfulness ».

Je vois se dessiner au moins deux dangers liés à l’essor de la méditation depuis quelques années : le premier est que des personnes peu formées vous proposent un programme sans en comprendre la profondeur ni la complexité. Surtout si elles ne pratiquent pas véritablement elles-mêmes ni ne sont supervisées par des personnes compétentes.

Le second danger, c’est de faire croire à une sorte de panacée de la méditation pouvant venir à bout de tous les maux de notre société. En soi, l’utilisation thérapeutique de la méditation est une avancée fantastique tant au niveau individuel que collectif. Chacun peut y puiser ce qu’il souhaite, selon ses aspirations, le travail de développement personnel qu’il a envie de faire ou non, les besoins qu’il a identifiés.

Des études ont montré par ailleurs qu’associée à une psycho-éducation spécifique, la mindfulness apportait de nombreux bienfaits à des groupes de personnes souffrant d’une même problématique (étudiants stressés, soignants épuisés, personnes souffrant de rechutes dépressives, de troubles du comportement alimentaires, d’addictions, …). Mais la méditation n’est pas une technique de mieux-être. Il s’agit de s’offrir l’opportunité d’apprendre à vivre de plus en plus pleinement le moment présent, dans toute sa grandeur, son espace, quoi qu’il advienne. C’est cela qui est transformateur à long terme, pas la « gestion » à court terme d’une problématique, en mettant un couvercle dessus pour « atténuer la souffrance ». En cela, elle s’adresse au tout venant, avec ou sans problématique particulière.

Comment alors, devant la profusion de sites, de programmes et d’instructeurs /coachs /formateurs /psychologues qui proposent un enseignement de la méditation, ne pas se tromper ?

Je n’ai pas de réponse toute faite à cette question. Si ce n’est de prendre contact, si vous le pouvez, avec plusieurs instructeurs, de poser toutes les questions qui vous semblent importantes, et de faire confiance à votre intuition. Il y a aussi le bouche-à- oreille, le site de l’ADM, la formation de l’instructeur…

Mais ne vous affolez pas si vous vous sentez dépassé (e) par l’ampleur de la tâche, vous aurez quoi qu’il en soit peu de risque de tomber sur une secte dangereuse. Vous risquez surtout d’être délesté de quelques billets, et de retarder le moment où vous pourrez réellement vous inscrire dans une démarche de transformation profonde et durable.