La Psychologie Positive Les applications

Les recherches (Lyubomirsky, Sheldon et Schkade, 2005) suggèrent que chacun naît avec un « niveau de base » de bonheur :

– Pour 50%, il est génétiquement déterminé

– Pour 10%, il est lié à nos conditions de vie

– Mais il reste 40% accordés à d’autres facteurs sur lesquels l’individu peut agir !

Les chercheurs sont unanimes quant au rôle primordial des relations dans le bien-être des individus. Les personnes les plus heureuses évoquent systématiquement des relations positives stables avec des proches qu’ils apprécient. Or établir des relations constructives nécessite de faire preuve d’intelligence émotionnelle.

L’intelligence émotionnelle comprend 4 dimensions principales :

– La perception des émotions (les siennes et celles d’autrui)

– La compréhension des émotions

– La gestion des émotions

– L’utilisation des émotions (pour améliorer le raisonnement et la communication)

La régulation émotionnelle ne consiste pas à éliminer les émotions désagréables mais à apprendre à en moduler les effets en fonction des contextes et des enjeux.

L’intelligence émotionnelle permet d’élaborer des relations constructives.

Prenons l’exemple d’un couple après une journée de travail. Le conjoint s’exclame : « J’ai appris que j’allais avoir une promotion ! » A partir de là, 4 réactions sont envisageables :

– « Ah ! Tant mieux pour toi ! » (réaction passive constructive)

– « Oh ! je suis très contente de cette nouvelle, raconte ! » (active constructive)

– « Tu auras encore plus de travail alors… On se verra encore moins » (active destructive)

– « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?! » (passive destructive)

Dans quel schéma s’inscrit le couple le plus heureux, à votre avis ?!

Au travail, le sentiment de bien-être dépend également des relations positives vécues. Les relations d’amitié y ont – pourraient y avoir – toute leur place… Mais c’est la question du sens du travail qui est la plus cruciale. Une expérience est très parlante sur ce thème, réalisée auprès de femmes de ménage recrutées pour un nouveau job. A une première moitié, on a simplement appris les techniques de nettoyage et les spécificités demandées par l’employeur. A la seconde moitié, le formateur précisait que si le ménage était bien fait, cela évitait notamment aux enfants de développer des allergies, aux nourrissons de tomber malades etc. Après quelque temps, les femmes de ménage des deux groupes étaient recontactées pour savoir comment elles se sentaient et si elles avaient des complications physiques (maux de dos fréquents dans ce métier). Les résultats, y compris physiologiques, étaient spectaculairement meilleurs pour les femmes à qui on avait donné du sens à leur travail.

Une autre application de la psychologie positive pourrait concerner le champ éducatif : une éducation positive à l’école pour renforcer l’estime de soi (les anglo-saxons ont quelques coups d’avance !) et développer un apprentissage social et émotionnel permettant d’agir –positivement- sur le monde.

Enfin la psychothérapie positive prend une place grandissante à côté ou en renfort de thérapies existantes. L’approche en psychologie positive vise à s’appuyer sur les forces individuelles déjà en place et à développer les émotions positives. L’induction d’émotions positives permettant d’enclencher une spirale ascendante. Cela consiste par exemple à repérer, noter et se remémorer le soir trois choses positives qui me sont arrivées au cours de la journée. Dans la même veine, rédiger mon « journal de gratitude ». Ou encore à faire une « visite de gratitude » ou écrire « une lettre de gratitude » (sincère) à une personne que j’apprécie. Autre technique : stimuler les interprétations positives en s’entraînant à inventer des fins d’histoires de manière positive, imaginer les « happy ends » !